Mes rencontres d'après minuit 2

Publié le par Elodie Poireau

https://www.youtube.com/watch?v=Lfk3e7sP27Y

Cette fois-ci, c'est en commentant une photo de mon amie photographe Sachie que j'en suis venue à vouloir enfin me pencher sur ce film.
Alors que je trolle gentiment mon amie un autre face de chèvreur vient étaler sa culture en citant du Dziga Vertov  "... je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir." 

Fière comme si j'avais découvert un nouveau continent, je m'empresse d'étaler aussi ma propre culture cinématographique en répondant "L'homme à la caméra. Et sans Wikipédia".
Et ouais, je suis pas foutue de replacer correctement les capitales sur une carte de l'Europe et parfois j'ai même du mal à faire fonctionner ma logique mais par contre, te connaître le nom d'un réalisateur russe et le nom de son film de 1929, aucun soucis. On a la classe ou on ne l'a pas.
Mais trêve de lançage de fleurs, parlons donc de ce fameux homme à la caméra.

Je vais m'affranchir de toutes théories, je vais tenter de ne pas aller puiser mes mots dans d'autres réflexions déjà faites sur ce film. 

Murf, c'est complexe. Tout aussi complexe que ce film d'1h06. Complexe et finalement très simple.

C'est une histoire de montage, c'est une histoire qui se raconte par le montage, c'est le cinéma qui se raconte, c'est une histoire sur le montage. 
C'est une réflexion instinctive.

La version trouvée sur you tube et une version avec bande-son. Clairement pas originale, clairement que je "perds" quelque chose du film à l'envelopper dans cette musique mais tout à la fois j'y "gagne". 

La musique se colle s'y bien aux images et au rythme du montage. A quelques moments ,au hasard, je coupe le son, tentant l'expérience. Tout est différent alors. Je ressens et reçois différemment  le film. Et je trouve cela beau, tellement beau de savoir qu'en combinant les arts on obtient de si sensiblement variées émotions.

La caméra, l'oeil est partout, elle est l'objet qui permet de filmer mais elle est aussi l'objet-sujet qui est filmé. Elle s'approprie la réalité et la tord en elle pour la rejeter transformée sur l'écran.

De grands théoriciens du cinéma ou des étudiants pourraient vous pondre un bon pavé bien fait, moi, je ne peux que vous partager ma joie d'avoir vu ce film.
Une pierre importante à la compréhension du cinéma comme sujet et comme moyen d'expression, un objet d'étude sur le principe du montage.
Pour moi, c'est une expérience sensuelle, un moment après minuit où je fais corps avec les images que Dziga Vertov m'offre et où je tombe une nouvelle fois amoureuse du cinéma.
 

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